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octobre 2019
« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)
Projet de Loi de Finances pour 2020. Continuons de dépenser l’argent que nous n’avons pas !
Rappelons que la procédure budgétaire se fait en quatre temps : un projet de loi de finances (PLF), qui donne lieu à une loi de finance initiale, souvent modifiée par une ou plusieurs lois de finances rectificatives, validées en silence et l’année suivante par une loi d’exécution budgétaire qui donne la réalité financière de ce qui a été fait l’année précédente.
C’est dire que la distance entre celle-ci et le projet de loi de finances peut être grande, par le fait de gel de dépenses ou de dépenses exceptionnelles non prévues, comme à la suite de notre fameux grand débat national.
C’est dire aussi que le PLF ne dit pas la réalité finale mais renseigne sur la couleur et l’esprit de l’ambition budgétaire. Comme tous les gouvernements qui l’ont précédé celui-ci se drape de mille vertus pour poursuivre dans le vice d’une dépense publique toujours croissante.
Le projet présidentiel prévoyait un déficit budgétaire ramené à 0,5% du PIB en 2022, passant par 1,5% en 2020. Et la suppression de 120 000 postes dans la fonction publique.
Le ministre Le Maire annonce triomphalement un déficit « ramené » à 2,2% du PIB contre 3,1% en 2019. Et la suppression de 47 (!) postes dans la fonction publique (4164 en 2019)…
La moyenne des déficits des pays membres de l’Union Européenne est de 0,6% du PIB ;
13 pays sur 28 dégagent des excédents budgétaires, ce qui est normal après un cycle de croissance de 7 ans, voire 10 ans pour ceux qui n’ont pas été trop touchés par la crise de l’euro de 2011.
L’appel du Ministre « à investir davantage pour plus de croissance et plus d’emploi en Europe » est à l’envers de ce qui doit être fait pour soutenir la croissance : alléger les dépenses publiques pour alléger leurs charges et rendre de la compétitivité et du pouvoir d’achat, tout en réduisant la complexité et les réglementations. C’est la cigale qui donne des conseils à la fourmi. Le mythe reste bien vivant en France que la réduction de la dépense publique serait récessive, alors que plus les déficits se poursuivent et plus la dette se creuse, plus l’épargne augmente et moins elle va s’investir utilement car l’épargnant sait bien qu’il sera le contribuable d’ajustement in fine ! Car notre dette va poursuivre son augmentation à 2450 Mds d’euros, alors que par l’artifice des taux trop bas son coût va baisser, justifiant toute la paresse quant à la réduction des dépenses… Comme si rendre la drogue gratuite permettait aux toxicomanes de se soigner !