Il nous l'avait bien dit
mars 2016
Non, la richesse n’est pas un vice
« La fortune publique, celle de l’Etat, ne s’accroit que des accroissements des fortunes particulières ; si les particuliers étaient dépourvus de toute ambition à cet égard, l’Etat resterait pauvre aussi bien que ses habitants.
Au surplus, il ne me semble pas qu’on doive donner le nom de cupidité à l’amour des richesses contenu dans de justes bornes et lorsqu’il n’est accompagné d’aucune action répréhensible. La cupidité suppose le désir de jouir, par n’importe quel moyen, du bien des autres ; or l’économie n’inspire nullement le désir de se procurer des richesses autrement que par les seules voies légitimes, qui, loin d’être préjudiciables aux jouissances des autres hommes, leur sont au contraire très favorables et contribuent à l’opulence des nations. En inspirant le goût des jouissances avouées par la raison, par la justice, et l’intérêt des familles, elle stimule l’amour du travail et le développement des talents de tous genres. L’industrie qu’elle protège, loin d’inspirer des sentiments hostiles envers autrui, fait sentir à ceux qui l’exercent, la nécessité d’être justes ; en nous apprenant que nos gains ne sont pas des pertes pour les autres, elle calme les sentiments haineux et jaloux ; en nous enseignant ce que les hommes ont à gagner à entretenir parmi eux des sentiments bienveillants et pacifiques, elle est essentiellement sociable. »
Cours complet d’économie T1. 1828