Il nous l'avait bien dit
octobre 2020
« Le meilleur parti »
Alors que se profilent les élections américaines, les négociations finales sur le Brexit et que planent nombre d’incertitudes liées à la gestion de la pandémie du covid, nous vous proposons un petit rappel de Say, moraliste politique plus qu’économiste.
« En affaires, l’essentiel est de prendre un parti, quel qu’il soit. Sans doute il vaut mieux prendre le bon ; mais c’est une considération secondaire. Le cachet de la médiocrité en tout genre est de ne savoir pas se décider. Ainsi, quelque paradoxale que semble la proposition, on est bon administrateur par cela seul qu’on ne laisse rien en arrière ; on est un grand prince par cela seul qu’on dit : il faut que cela soit ainsi. Mais l’excellence, en se décidant vite, est de prendre le meilleur des partis et de savoir s’y tenir.
Pourquoi les principes qu’on professe, influent-ils si peu sur la conduite qu’on tient ? C’est parce qu’il faut une fermeté extrême pour agir d’après des principes. Or la fermeté est une qualité rare. Le commun des hommes agit selon l’instinct du moment, ou selon l’habitude qui est l’instinct de tous les moments. Tenir à un parti pris, parce qu’il est pris, c’est opiniâtreté. Y tenir parce qu’il n’y en a pas de meilleur à prendre, c’est fermeté. »
Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société (1818)