Au fil des lectures : reçu 10/10
janvier 2016
« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)
Le labyrinthe – Compliquer pour régner. Jacques Bichot Édition les Belles Lettres
En plus de celles que nous connaissions bien, une autre raison de l’embourbement de l’économie française : la complication. Elle se distingue de la complexité, phénomène naturel, qui s’observe, s’analyse et se maîtrise par la connaissance. La complication, elle, s’organise, se construit bien souvent pour protéger un pouvoir frappé d’illégitimité ou d’incompétence. La complication législative, réglementaire, fiscale, financière, tarifaire etc. empêche les agents économiques et sociaux de comprendre, d’orienter, de décider en toute connaissance de cause, donc de faire les bons choix. La complication exclut et hiérarchise selon des mauvais critères qui permettent le maintien ou l’accès au pouvoir de ceux qui l’exercent finalement par la ruse et pour leur unique bénéfice : les bureaucrates -publics et privés-, les « zombies » de William Bonner, qui vivent de la richesse créée par les autres sans jamais en produire aucune (Hormegeddon, voir la Décade d’avril 2015).
Riche d’exemples concrets et illustré par l’échec de tous les « chocs » et commissions de simplification, l’essai de Jacques Bichot démontre que la complication n’est pas seulement un obstacle au développement de la prospérité mais aussi une entrave à la liberté et à l’égalité. Un angle d’analyse indispensable pour qui prétend construire un programme d’action publique efficiente. Mais qui y pense vraiment ?