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octobre 2014
« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)
Le bel avenir de l’État Providence
J-B Say se dirait que l’effort pédagogique est encore long à faire en lisant « Le bel avenir de l’Etat Providence » (Editions LLL 2014) du sympathique Eloi Laurent, professeur à Sciences-Po.
Il commence très fort en p.14 : « Quant à l’immorale dette sociale que nous accumulerions sur le dos de nos enfants, elle ne raconte, comme la dette publique, que la moitié de l’histoire : pour prix du passif des régimes sociaux, nous gagnons la sécurité économique et le progrès social, rien que cela ».
Rien que cela : 10% de chômage, une dette nette de chaque français de 10 000 euros vis-à-vis de l’extérieur contre un crédit de 400 euros en 2006, le déclassement de notre éducation nationale etc. Où est le progrès et où est l’immoralité ? Dans l’emploi du conditionnel ?
Oui nous accumulons bien une dette sociale et publique sur le dos de nos enfants. Mais surtout l’économiste confond l’Etat providence et le financement de celui-ci. Devant ceux qui veulent son maintien par une efficiente et juste gestion (l’équilibre de ses comptes et sa productivité), il agite le complot du démantèlement sans jamais le démontrer. Si l’Etat providence sert effectivement les transferts au sein de la communauté, son endettement est lui un transfert de richesse des générations futures au profit de la consommation des générations présentes.
Eloi Laurent devrait ranger son bureau qui est en grand désordre comme ses idées. On lui envoie un exemplaire du « Catéchisme » de J-B Say pour qu’il découvre par ailleurs que, contrairement à ce qu’il prétend (p.60), l’entrepreneur n’a pas naturellement un comportement immoral.
Qui lui propose un stage ?