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février 2019
« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)
La France et ses déficits publics, encore et encore…
La dette publique (en % du PIB)
À quoi sert donc la Cour des Comptes ? Année après année elle pointe la dérive continue des déficits et les gaspillages les plus manifestes de l’argent des Français. Comme un gendarme qui ne fait pas peur, sans effet.
D’un point de vue macro-économique, le déficit de 2018 sera du même ordre qu’en 2017, à savoir 2,7% du PIB. Il faut rappeler que ce pourcentage est trompeur. Le déficit se réduit avec moins de dépenses et/ou plus de recettes : il faut donc mesurer l’écart entre les deux pour avoir une juste appréciation de nos besoins de financement plutôt que de le rapporter à la production nationale.
Les recettes de l’État sont en 2018 de 287 milliards et ses dépenses de 373 milliards. L’excès de dépense est donc de 86 milliards, soit 30% des recettes. L’État dépense donc 30% de plus que ce qu’il prélève. Quel agent économique, ménage ou entreprise, pourrait en faire autant ? Ce montant prouve que les représentants des Français (les citoyens comme le système productif) ne consentent pas à une hausse de 30% des impôts qu’exigerait un équilibre comptable strict ; occasion de rappeler que le rétablissement de l’ISF, rapportant environ 3,5 Mds d’euros, ne changerait rien à la donne. Inversement c’est aussi la démonstration que ces mêmes représentants ne peuvent assumer une baisse de 25% de dépenses.
Du coup, sans amélioration aucune des recettes, ni de réduction des dépenses, la dette continue d’augmenter. Alors que pour l’ensemble de la zone euro (y compris la France), la dette a culminé en 2015 à 95% du PIB pour décroître ensuite à 86%, celle de la France continue de progresser pour flirter avec les 100% du PIB ; on évoquera à peine l’Allemagne pour ne pas nourrir les sentiments germanophobes systématiques dès que l’on souligne que sa dette est passée sous les 60% du PIB et que son budget est excédentaire…
Pour 2019, la Cour des Comptes témoigne d’une certaine inquiétude : le déficit représenterait 3,2% du PIB, notamment en raison des dépenses nouvelles concédées à la colère des gilets jaunes (qui n’en profiteront sûrement pas tous !), sur la base de prévisions de recettes optimistes au regard d’un scénario de croissance moins dynamique qu’en 2018.
Le passif laissé aux générations futures, par notre insuffisance de travail (disons de création de richesses) et pour satisfaire notre surconsommation va donc se poursuivre (voir le 10/10). La Cour des Comptes nous apprend ainsi que les salariés du Mobilier National travaillent 120 jours par an (combien d’heures par jour ?) et peuvent utiliser les ateliers pour des travaux personnels… Parmi les 6000 salariés de Radio France, les journalistes travaillent eux 192 jours par an, sans contrôle du temps de travail, mais avec paiement d’heures supplémentaires. On n’a pas trop parlé du rapport de la Cour des Comptes sur les ondes du « service public » …