Au fil des lectures : reçu 10/10
mai 2020
« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)
Jean Quatremer -Libération- « Confinement : le débat interdit »
On pourrait penser que Say n’aurait guère d’affinités avec le quotidien Libération, qui comme de nombreux médias, est prompt à donner des leçons de morale davantage qu’à donner des informations.
Et certainement Libération a sans doute peu d’affinités avec le penseur libéral en dépit de la proximité sémantique du titre et du terme. C’est pourquoi nous ne lisons plus Libération qui perd des lecteurs vieillissants tous les ans. Et qui ne survit que dans l’environnement français d’une presse subventionnée et donc dépendante de l’État -mais sans reconnaissance pour ses contribuables.
Ce doux asservissement économique et intellectuel à l’étatisme n’était pas si manifeste à la création du quotidien ni à son heure de gloire dans les années 1980 et 1990 où derrière un discours socialiste et non plus révolutionnaire subsistait un fond anarcho-libertaire. C’était ce qui apportait le plaisir à l’époque de pouvoir y lire de bonnes plumes que le quotidien savait s’attacher. Toutes ne sont pas parties, toutes ne se sont pas racornies. Ainsi Jean Quatremer qui couvre les affaires européennes pour le journal depuis 30 ans d’un regard exigeant, informé et critique des faiblesses des institutions au regard de la force du projet politique qui leur a donné vie.
Comme toute bonne plume, l’espace d’un quotidien est insuffisant à un esprit libre. Et nous saluons le blog de Jean Quatremer qui lui a permis le 30 avril une analyse lucide que les médias semblent ignorer, comme toutes les opinions divergentes sur le traitement sanitaire, économique et politique de la crise du Covid-19. Nous ne résumerons pas son article, pour ne pas vous dispenser de son impérieuse lecture.