Il nous l'avait bien dit
juin 2018
« Il est beaucoup moins profitable de se nuire que de se servir mutuellement »
Italie : projet gouvernemental préoccupant, G7 au Canada : pas de projet et fiasco. Il peut être utile de relire ces quelques observations candides :
« Lorsque nous jetons pour la première fois un regard curieux sur une société nombreuse et civilisée, comme sont la plupart des nations de l’Europe, nous n’apercevons d’abord qu’un amas confus d’êtres humains, habillés de différents costumes, munis de divers instruments, allant de côté et d’autre, ou s’agitant sans changer de place, et occupés d’une multitude de travaux. Pourquoi s’agitent-ils ainsi ? Pour subsister et pour faire subsister leur famille. Comment les familles subsistent-elles ? En consommant les choses nécessaires à la vie, de même que le feu se soutient par l’aliment qu’on lui donne. Mais comment les hommes se procurent-ils leur aliment ? Les uns ravissent-ils aux autres ce que ces derniers possèdent ?
Cette ressource serait précaire et ne tarderait pas à s’épuiser ; car quand on aurait ravi à son voisin ce qu’il a, on ne pourrait lui ravir à nouveau ; le spoliateur mourrait de faim aussi bien que sa victime, ou plutôt ils auraient commencé par se quereller et s’égorger l’un autre. Les hommes ne tardent pas à s’apercevoir qu’il leur est beaucoup moins profitable de se nuire que de se servir mutuellement. Et comme leurs besoins sont variés, après s’être adonnés, chacun de son côté, à créer, à se procurer des choses utiles, ils en font des échanges. Tandis que le cultivateur fait pousser du grain et élève des bestiaux pour le négociant, le négociant fait venir des épiceries pour le cultivateur. Tandis que le fabricant de drap prépare l’étoffe qui doit vêtir le médecin, le médecin étudie la structure du corps humain et se met en état de soulager le fabricant de ses maladies. »
Discours d’ouverture du cours d’économie industrielle novembre 1828.
in Oeuvres Diverses chez Guillaumin 1848.