Parole d’entrepreneur
mars 2015
François de Lacvivier, créateur de Lifebox
Avec 25% du marché et 15 millions de chiffre d’affaires attendus en 2015, Lifebox est devenu le leader français des détecteurs autonomes avertisseurs de fumées (Daaf) obligatoires dans les logements depuis le 8 mars. Après avoir commencé chez Philips, puis travaillé chez Pionneer et Lucent, François de Lacvivier a créé Lifebox en 2005.
1) Pourquoi être devenu entrepreneur ?
Pour prendre en main mon futur qui devenait de plus en plus incertain dans les grands groupes au sein desquels j’ai évolué durant 20 ans. Mais aussi créer de la valeur tangible et indiscutable. Construire et laisser une marque durable. Placer le client au centre de l’Entreprise, lui dire « Oui » sans crainte du « Non » en interne (freins, complications, politique, craintes, etc.). Pour me tester aussi…
2) Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?
Oui au sens financier car il met, au service de son entreprise, les moyens financiers pour que celle-ci fonctionne à terme en pleine autonomie. Oui au sens de la vision, il est le seul à savoir où son entreprise devra se positionner dans les 5 à 10 années prochaines. Non au sens humain car les collaborateurs (ceux de LIFEBOX en tous cas) entreprennent aussi, en prenant des décisions quotidiennes (structuration des équipes, mise en place d’organisations et modes opératoires nécessaires, apporteurs d’idées, etc.). J’ai commencé seul mais très vite il a fallu s’entourer. Seul on va vite, à plusieurs on va loin.
3) Qu’est-ce que la création de valeur? ?
C’est prioritairement donner l’autonomie suffisante à l’Entreprise pour qu’elle puisse fonctionner seule. Par conséquent, être suffisamment autonome afin que les décisions de demain soient prises sans aucune contrepartie extérieure. C’est l’assurance de liberté de choix, d’esprit, d’entreprendre. Des libertés recherchées par beaucoup d’entrepreneurs, et moi en particulier… Il y aussi les valeurs auxquelles je crois, celles que j’ai écrites en créant Lifebox il y a 10 ans : engagement, responsabilité, transparence… Je les relis quand j’ai des décisions à prendre : je ne veux pas m’en écarter car au moment où je les rédigeais, je n’avais aucune pression, elles sont donc justes.
4) Quelles ont les trois quatre mesures à prendre pour améliorer le développement des entreprises françaises ?
Alléger le code du travail (en renforçant les droits fondamentaux et en éliminant les autres). Mettre en place des emprunts participatifs du privé (personne/entreprise) sans dilution du capital mais versement d’intérêts. Faire aimer, faire comprendre l’entreprise en instituant des cours liés à la création d’entreprise dès l’école primaire. C’est mieux que l’apprentissage de la dentition de la marmotte que j’ai dû apprendre malgré moi en Sciences Naturelles…