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septembre 2017
« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)
Éloge du Monde diplomatique
Il est piquant de trouver dans « les Inrockuptibles » de la semaine, avec une très bonne bande-son de rentrée -qui mériterait, elle, un compliment, un papier sans autre objet que l’éloge du Monde diplomatique dans la rubrique « medias » des critiques. Un concentré des postures morales et médiatiques très parisiennes, qui place des termes apparemment incompris par leur auteur : quittant les cercles diplomatiques à qui il était destiné par Hubert Beuve-Méry à son origine, dans les années 50, il serait devenu le « mensuel de la gauche antilibérale » alors que son récent rédacteur en chef loue les efforts pour « moins de jus de crâne… et pas d’idéologues ».
Le concept de gauche antilibérale ressemble pourtant bien à une forme d’idéologie qui refuse d’admettre que s’il faut mettre le libéralisme (pour autant qu’on l’ait bien compris) dans une case c’est bien dans celle de gauche (liberté, souveraineté de l’individu sur l’État, humanisme…). Le Monde Diplo se positionne ainsi au service d’une demande de « radicalité politique, d’alternative au consensus néolibéral ». Dans un pays dont les dépenses publiques représentent 57 % du PIB et les prélèvements obligatoires 46 % (oui, obligatoires, n’oublions pas le sens des mots, quand on parle de liberté), records mondiaux, et qui pratique avec délice l’hyperinflation réglementaire, bref l’Étatisme comme il ne l’a jamais connu, on cherche en vain où se logerait le « consensus néolibéral » à combattre. Hanna Arendt définissait l’idéologie comme « la logique d’une seule idée » : le Monde Diplo en reste une belle illustration mensuelle.