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septembre 2015
« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)
La croissance en France au deuxième trimestre 2015
La poursuite de la hausse du chômage, les effets de la ponction fiscale et le manque de crédit fait aux engagements politiques de contrôle des dépenses publiques ont pesé sur la consommation. Les mesures liées au Cice et à l’amortissement accéléré ne jouant pas sur l’investissement, seule une légère reprise des exportations a permis d’éviter un croissance négative au second trimestre.
Cela a pourtant suffit au Ministre de l’Economie Michel Sapin pour trompeter dans le Monde du 15/16 août « Gardons le cap, la reprise est bel et bien engagée » ; et ce zéro ne doit rien à la baisse du prix du pétrole qui contribuera à hauteur de 0.4% à la croissance attendue de 1% du PIB cette année, ni à la hausse du dollar qui aide justement nos exportations, ni à la faiblesse des taux d’intérêt. Ce n’est pas au trimestre qu’il faut se féliciter ou se désoler, mais au contraire il faut savoir regarder sur la durée le bon agrégat pour évaluer la validité du cap.
Or depuis la récession de 2009 le PIB réel par habitant est quasi stable en France (-1%) alors qu’il a progressé de +8% en Allemagne ! Une des raisons est la progression annuelle de 0,4% environ de la population Française alors que la population allemande a légèrement baissé depuis 2009.
En résumé, nous sommes plus nombreux et moins riches, et les allemands sont moins nombreux et plus riches. Mais il faudrait ajouter à cela la qualité de cette richesse apparente : est-elle le résultat d’un endettement public croissant ou, au contraire, est-elle issue de gains de productivité que seuls permettent l’investissement et l’innovation ? Devinez donc ! Sans véritables avancées sur l’éducation et la formation, la rentabilité (et donc la fiscalité) du capital, la productivité (et donc le coût du travail), l’efficience et la dimension de la dépense publique, il est certain que, de trimestre en trimestre et de minuscules victoires en petites défaites, nous continuerons notre déclin par rapport aux pays qui auront pris le bon cap de la croissance.