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juin 2015
« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)
Alain Juppé:
faites ce que je dis,
pas ce que je fais…
« Le meilleur d’entre nous », comme le présentait Chirac en 1994 à ses supporters, mérite de passer au fond de la classe. Dans le Figaro du 30 mai il soutient l’évidence : « il faudra naturellement (sic) baisser les impôts, mais à condition d’abord de baisser la dépense de l’Etat, des collectivités territoriales et des comptes sociaux. J’en reparlerai d’ici à 2017 ».
Oui, il faudra en reparler en effet, car le 13 Avril le maire de Bordeaux a augmenté les taux d’impôts locaux de 5% : le taux de taxe d’habitation passe à 24.13% et celui des taxes foncières (bâti) à 29.51%, ce qui les met dans les plus hauts niveaux des grandes villes de France. Et cela, malgré un bon dynamisme démographique et l’arrivée de 20 000 contribuables supplémentaires en 10 ans. Une simple hausse de la fiscalité dans le pays double recordman du monde des prélèvements obligatoires et de la dépense publique est -en tant que telle- questionnable ; et la justification donnée est aussi très mauvaise : la baisse de dotation globale de fonctionnement de l’Etat entraine en effet une chute des recettes communales.
Eh bien, l’ajustement se fait par hausse de la fiscalité ! Seule solution ! Rien n’est examiné, décidé ni réalisé sur le volet des dépenses. On est bien dans la maladie française qui est d’avoir des élus drogués à la dépense publique, incapables de revoir le fonctionnement de leurs institutions, l’utilité et l’efficacité des leurs interventions, bref incapables de redéployer des moyens gigantesques qu’ils continuent sans cesse d’accroître sans obtenir pour autant les résultats collectifs qu’ils promettent.