Au fil des lectures : reçu 10/10
mai 2024
« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)
La démocratie et la prospérité, Vincent PONS, prix du meilleur jeune économiste
En cette période préélectorale, il faut rappeler la bonne conjugaison de la démocratie et de la prospérité économique. Et à ce sujet la participation électorale est déterminante. On pourra s’instruire utilement sur le sujet en écoutant sur France Culture Vincent Pons, professeur à Harvard, qui a analysé les phénomènes de mobilisation électorale d’une part, et d’alternance politique d’autre part, dans leurs relations avec le développement économique. Pons souligne par exemple que le droit de vote a un coût individuel, non économique, certes mais réel : il exige de s’informer, de réfléchir, de choisir et de se rendre disponible pour l’exercer. Il est dès lors en concurrence avec l’exercice d’autres droits moins bien constitués (droit aux loisirs par exemple) ou d’autres occupations.
Il n’est pas difficile d’observer autour de soi que l’épuisement démocratique (populismes, violences, répressions, extrémismes) s’accompagne de stagnation économique et de piètre gouvernance des grandes politiques publiques. Au regard de la place prise par la puissance publique par ses prélèvements, ses interventions et ses règlementations dans l’économie, l’électeur ne peut s’en désintéresser sauf à perdre la poursuite de son propre intérêt. Et c’est bien pourtant la poursuite de cet intérêt, écrivait Say, qui est le moteur du développement de la prospérité. Le vote n’est pas seulement l’exercice d’un droit, d’une liberté, c’est aussi la condition d’une prospérité durable.