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avril 2024
« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)
Nos finances publiques : vers la perte de souveraineté ?
Faut-il encore en parler ? Les finances publiques de notre pays s’illustrent par l’ampleur de notre dette, le montant de nos prélèvements obligatoires, le niveau de nos dépenses publiques et par celui de notre déficit en 2023 et 2024 notamment. Cela fait tellement longtemps que cela dure et que cela ne semble pas avoir d’impact sur la vie des français, à quoi bon ressasser un sujet dont tout le monde semble s’accommoder ?
Eh bien, parce qu’il a un impact sur notre prospérité, mais que les Français ne perçoivent pas, et qui est la cause directe de notre appauvrissement collectif et du ressentiment social que ce dernier provoque. Des transferts sociaux notamment au profit des retraités, trop nombreux parce que trop jeunes (14% du PIB contre 11% en Allemagne, où les retraités ne semblent pas vivre mal). Des prélèvements au maximum mais des services publics au minimum : éducation, santé, sécurité, transport : autant de services publics sujets d’insatisfaction et de mécontentement. Plus ils sont onéreux moins leurs résultats sont convaincants. Le déficit n’est pas seulement financier, il est dans l’exécution par la puissance publique et par les politiques qui en ont la charge. Comme l’écrivait en son temps Jean-François Revel, ce n’est pas le manque d’argent mais le gaspillage né de l’excès d’argent qui est à la source de cette médiocre exécution.
Commençons par rappeler la répartition et le montant de nos dépenses publiques en comparaison de nos voisins européens :
Les dépenses publiques
En % du PIB en 2022
Et comment nos dirigeants dépensent plus qu’ils ne prélèvent, avec un écart de prévision colossal et récemment annoncé aux Français :
La trajectoire budgétaire jusqu’en 2027
Déficit public en % du PIB
Les conséquences à court terme se traduisant par un maintien, voir une augmentation de la dette à plus de 110% du PIB. Et avec des taux d’intérêt revenus à des niveaux « normaux », les coûts de financement s’alourdissent sensiblement et deviendront la première charge au budget de l’État, devant l’Éducation et devant la Défense !
La charge de la dette de l’État
Dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques 2022-2027, en milliards d’euros
Les étrangers détenant environ 60% de notre dette, nous devenons tributaires de leurs exigences et il suffirait que la confiance dans la capacité de l’État à prélever l’impôt pour qu’ils exigent des taux d’intérêt bien plus élevés que ceux actuels (pour rémunérer le risque de défaut de celui-là), protégés par la monnaie unique et par la discipline de nos partenaires de la zone euro. Pourtant quand le Président de la République proclame : « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindres recettes », il souligne bien que le fardeau d’un État qui dépense 50% de plus que ce qu’il collecte commence à être insupportable pour l’économie. De quoi semer le doute chez nos créanciers…