Au fil des lectures : reçu 10/10
avril 2022
« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)
Gaspard Koenig « Simple »
Alors que l’élection présidentielle donne de la voix à des candidats aux programmes assez délirants, la voix de Gaspard Koenig a été coupée, ne parvenant pas à obtenir 500 signatures de soutien que d’autres -dont l’utilité semble insignifiante dans le débat démocratique- ont recueilli.
Et pourtant le thème qui dirige le programme de Koenig aurait mérité de l’attention : au risque de se réduire à une proposition unique, celle-ci semble bien témoigner des difficultés et des défis de notre pays, qu’on l’entende comme société ou comme nation. A partir d’une réalité constatée et évaluée sur le terrain, s’impose le constat de la suradministration de notre pays : excès de normes et excès de contrôles. Ces deux excès déjà bien signalés en 2016 par la Décade n’ont pas été combattus et aucune proposition politique ne semble les défier.
Pourtant, face à la complication qui asphyxie et asservit, la simplification reconstruit un nouveau contrat social qui repose sur la confiance, l’autonomie et la responsabilité. La sujétion des citoyens à des normes de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes est non seulement privative de liberté mais aussi privative de prospérité. Elle entraine les citoyens et les agents économiques dans le refus, l’opposition ou la marginalisation quand les droits sont impossibles à exercer tellement ils sont insaisissables et les devoirs impossibles à respecter tant ils sont complexes, futiles ou infantilisants.
Chacun pourra prendre dans les propositions de « Simple » ce qui lui convient et mettra les limites aux droits que rouvre Koenig et que nous avons abandonnés à une bureaucratie qui se développe comme tout organisme vivant à la recherche de sa vie et de sa légitimité. Mais comment, par exemple, ne pas souscrire à l’impérieuse nécessité de rendre la liberté et la responsabilité des institutions d’enseignement face à une centralisation délétère qui donne tous les jours la preuve de sa nocivité ?
Bref, un bon programme, à la différence de tant d’autres !
