Parole d’entrepreneur
février 2022
Catherine Kablé – Fondatrice de Kablé Communication
www.kable-communication.com
« L’agence qui fait parler les entrepreneurs ».
Catherine grandit à Versailles. Son père est psychologue. Sa mère est éducatrice spécialisée. Sa sœur devient professeur de piano et son frère technicien aux multiples talents. Catherine, elle, a toujours été intéressée par la vie économique. Comme son frère et sa sœur, elle choisit sa propre voie.
Elle suit la filière universitaire avec un DEA de Sciences Éco qui lui permet de voler de ses propres ailes très rapidement.
Deux expériences vont être particulièrement déterminantes dans la suite de son parcours. D’abord, une année de césure à Heidelberg en Allemagne à la rencontre d’une nouvelle culture, d’une autre langue, en totale autonomie.
Ensuite, une année de 3e cycle au Collège Européen de Bruges – que F. Mitterrand présentait comme la petite ENA européenne – où elle vit avec 120 autres étudiants d’une 20ne de nationalités différentes, une expérience intense, pendant une année studieuse dans une bulle en résidence universitaire.
Après une dernière étape « d’exploration » en Espagne, Catherine démarre sa carrière au CCF qui deviendra HSBC, à Paris et à Lyon.
Elle bascule rapidement au Crédit National qui deviendra Natixis, en tant que chargée d’affaire ETI-PME. Au contact des entrepreneurs Catherine accompagne le développement des entreprises en montant leurs financements pendant 12 ans, y compris lors d’une mission de longue durée à Londres, au cœur de la City.
La bulle Internet se développe au début des années 2000, et PR-Line, un pionnier de la diffusion internet des communiqués des entreprises, lui propose de rejoindre l’aventure. Lorsque Companynews, concurrent direct de PR-Line, les rachète, Catherine prend un peu de distance pour préparer le coup d’après. « Une fusion et un départ qui finalement auront été la chance de ma vie » comme le dit Catherine avec bonheur aujourd’hui.
Yogi passionnée, elle profite de sa nouvelle liberté pour partir en Inde, 1 mois, seule, dans un ashram, et aussi parcourir son chemin là-bas, pour retrouver du sens. Elle réalise alors à quel point elle est responsable de sa propre vie et qu’elle a le pouvoir, si elle le décide, de contribuer, à sa mesure, à façonner le monde qui l’entoure.
À son retour et en attendant de repasser à l’action, Catherine écrit son ouvrage « Les clés d’un parcours boursier réussi », publié à l’été 2003. Pendant cette période intermédiaire, elle pige aussi régulièrement pour Capital Finance et L’Entreprise. L’écriture de son livre est l’occasion de multiples rencontres qui vont la repositionner dans l’écosystème de la communication corporate et des relations médias. Elle collabore avec PHI Communication – Econeo pendant 2 ans avant de lancer sa propre agence Kablé Communication en 2007, pour servir ses clients existants dans les métiers de la finance et les cabinets d’avocats.
Les relations médias sont un métier difficile mais Catherine souligne que « … lorsqu’on travaille bien, de façon rigoureuse et précise, sur des sujets pointus, il y a un vrai marché. Nous faisons du sur-mesure, haut de gamme et artisanal ». Aujourd’hui l’agence est solidement positionnée sur les relations médias B2B avec trois tropismes : la finance, les services à valeur ajoutée aux entreprises, et l’innovation. Elle réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 1 million d’euros avec une équipe d’une petite dizaine de personnes.
1) Pourquoi être devenue entrepreneur ?
J’ai toujours eu envie d’entreprendre, d’avoir ma propre entreprise, de développer un projet et de le voir grandir. Lors de ma carrière dans la banque, lorsque j’échangeais avec mes clients entrepreneurs, j’avais envie de vivre leur vie. Ils m’ont certainement transmis le virus…
J’aime la finance, les mots et la communication. Mon agence me permet d’exercer un métier qui marie mes deux passions avec bonheur.
Ce que j’aime dans l’entrepreneuriat, c’est l’autonomie et l’agilité que cela sous-tend. J’aime voir le résultat de mes actions. Je crois que ce qui était important pour moi en créant mon agence, c’était de relever un défi personnel. Je trouve gratifiant de mesurer au quotidien le chemin parcouru.
J’essaie à mon tour de participer à cette émulation positive en m’impliquant bénévolement au sein du Réseau Entreprendre, qui accompagne les nouveaux entrepreneurs dans le développement de leur projet. Une expérience très riche qui me permet également de rester au contact des nouvelles initiatives et des nouveaux modèles.
2) Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?
L’équipe est directement partie prenante dans le développement. Mais c’est le chef d’entreprise qui prend le risque financier et souvent la décision finale. Sa responsabilité, c’est d’aller toujours un cran plus loin. Il est comptable en dernier ressort vis-à-vis des clients et de la pérennité et du succès de son entreprise.
Chez Kablé Communication, les consultants ont des profils variés avec une constante : l’esprit entrepreneurial, la base pour réussir dans une agence comme la mienne ; une attitude qui se manifeste chaque jour et, pour certains d’entre eux, les pousse à prendre le chemin de la création d’entreprise.
3) Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?
Pour moi on crée de la valeur dans trois domaines. Pour nos clients d’abord, en créant pour eux de la visibilité, de la notoriété, de la réputation qui soutiennent leur développement. Pour nous, en temps qu’agence, en créant des emplois, en payant des impôts et des taxes. Enfin pour l’environnement économique où nous œuvrons à la promotion des entreprises qui à leur tour créent des emplois et de la richesse pour le bien de tous. Je gère mon entreprise sérieusement et l’agence est rentable. Mais l’argent n’est pas mon driver.
4) Quelles sont les trois ou quatre mesures à prendre pour améliorer
le développement des entreprises françaises ?
a/ Former.
Sur la formation, il faut sensibiliser les jeunes très tôt et de manière positive à l’entreprise et son rôle dans la création de valeur. Développer aussi des formations et des orientations qui correspondent aux besoins des entreprises.
Il est quand même stupéfiant que des centaines de milliers de postes ne soient pas pourvus alors que les chômeurs se comptent en millions.
Tout ça passe aussi par des campagnes de communication pour mieux vendre l’entreprise aux jeunes. Peut-être promouvoir des rôles modèles qui, en partageant leur expérience, donnent envie de travailler en entreprise.
b/ Fluidifier.
Il faut fluidifier le marché de l’emploi. Le niveau élevé de charges sociales et la rigidité du contrat de travail sont souvent dissuasifs au point que l’on préfère parfois ne pas embaucher.
Il faut donc baisser les charges sociales et intégrer plus de flexisécurité.
c/ Simplifier.
Les petites entreprises doivent absolument pouvoir bénéficier d’un statut et d’un traitement administratif simplifié. Je me demande toujours comment font les entrepreneurs, qui n’ont pas eu la chance comme moi de faire des études ou ne peuvent s’offrir un accompagnement qualifié par des professionnels, pour gérer l’ensemble des obligations auxquelles on soumet les petites entreprises en France.