Parole d’entrepreneur
mai 2020
Max Khindria – Fondateur de FinEvents
Après un Bachelor in Business obtenu au Royaume-Uni, Maxime KHINDRIA commence sa carrière chez Deutsche Bank à Barcelone puis chez Capital Markets Argentina, un broker local à Buenos Aires. De retour à Paris en asset management à La Compagnie Financière Edmond de Rothschild, Max rejoint une société d’évènementiel à Londres dont il prend le contrôle en quelques années avec deux collègues et nouveaux associés au travers d’un MBO (Management Buy-Out). Après cette première aventure entrepreneuriale de 4 ans, Maxime reprend sa liberté. Un break de 6 mois de back packing le conduit en Asie où il apprend la boxe thai et fait le point. En 2016 Il revient à Paris pour lancer sa deuxième entreprise FinEvents, une agence évènementielle spécialisée en communication financière et corporate. FinEvents gère l’organisation et la logistique intégrale des évènements stratégiques de grands groupes du CAC 40 et de Private Equity de premier rang.
1) Pourquoi être devenu entrepreneur ?
C’est un peu une coïncidence, en l’occurrence un MBO de la société dans laquelle je travaillais à Londres à l’époque, qui m’a propulsé dans ma première expérience d’entrepreneur.
Mes jobs précédents ne m’avaient jamais permis de grandir professionnellement aussi rapidement que le souhaitais. J’étais impatient de passer aux choses sérieuses et peu enclin à jouer au jeu nécessaire de la politique au sein de l’Entreprise.
Le fait d’avoir des parents tous les deux avocats, exerçant en profession libérale, a sans doute aussi influencé mes choix.
Lors de mon break asiatique, alors que je me posais des questions sur ma prochaine étape professionnelle, c’est un message sur Linkedin de l’un de mes anciens clients « Max ? où es-tu ? nous avons besoin de toi ! » qui a balayé mes derniers doutes et réveillé mon instinct d’entrepreneur. Voilà 3 ans que je développe FinEvents, l’agence que j’ai créée à Paris et que j’ai la chance de connaître à nouveau cette énergie unique que seul un entrepreneur peut ressentir : celle d’être, en toute liberté, force de solution pour mes clients, et celle de nourrir cette exigence d’excellence à laquelle j’aspire.
2) Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?
Je pense que quand on a des valeurs fortes et qu’on les communique clairement on attire dans son entreprise des gens qui les partagent.
L’envie d’entreprendre en fait partie.
En tant qu’entrepreneur je fédère autour de moi des collaborateurs responsables dont certains vont au-delà du travail bien fait et qui comme moi sont en recherche permanente du mieux. Ce sont aussi ceux qui ne comptent pas leurs heures.
L’esprit d’entreprendre se traduit souvent par cette attitude.
Chacun peut entreprendre à sa façon.
En tant que chef d’entreprise j’apporte une énergie particulière au projet. Mon rôle consiste à aider le groupe à faire le saut difficile, à surmonter ses appréhensions pour saisir les opportunités, avancer et grandir ensemble.
3) Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?
La création de valeur n’est pas seulement financière.
Avec nos clients, il s’agit de dépasser la simple prestation technique, en participant en amont à la réflexion, en étant créatif, en proposant des ressources valorisantes, avec une attitude de construction collaborative et un objectif d’excellence.
Créer de la valeur c’est aussi profiter de chaque expérience pour grandir, qu’il s’agisse de nos collaborateurs, de nos partenaires ou de nos clients. Là encore c’est une attitude.
4) Quelles sont les trois ou quatre mesures à prendre pour améliorer
le développement des entreprises françaises ?
a/ Valoriser l’entrepreneur au lieu de le stigmatiser
J’ai passé le plus clair de ma jeune carrière à l’étranger, notamment au Royaume-Uni.
Depuis mon retour en France, je suis frappé par l’antipathie que le plus grand nombre nourrit à l’encontre des chefs d’entreprises.
En tant que chef d’entreprise on a un peu le sentiment de se voir infliger une double peine : prendre le risque, et en même temps être responsable de bien des maux.
Les mentalités doivent changer. Le rôle de l’entrepreneur devrait être bien plus valorisé.
b/ Baisser les charges sociales qui pèsent sur les sociétés en France
Les taux sont trop élevés en comparaison avec les autres pays européens, notamment le Royaume-Uni.
c/ Faire preuve de plus de transparence fiscale
On a un peu trop l’impression d’être prisonnier d’une logique de vases communicants : ce que l’on réduit d’un côté est repris de l’autre sous une autre forme. Là encore le système anglais est plus lisible.