Au fil des lectures : reçu 10/10
juillet 2018
« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)
Agnès Verdier-Molinié : le drame du déficit social, dans Commentaire
Reprise de la parution de novembre 2016
Comme toujours, la dernière livraison de Commentaire est riche de bonnes lectures. Nous avons notamment relevé l’analyse d’Agnès Verdier-Molinié :
- Avec moins de 1 % de la population mondiale, la France représente 15 % de la dépense sociale globale. Cette dépense sociale, c’est un tiers de notre PIB et 80 % de nos prélèvements obligatoires.
- Les prestations sociales représentaient 22 % du PIB en 1981 contre 16 % dans la moyenne de l’OCDE. Alors que celle-ci progressait à 22 % en 2014 elles sont donc passées chez nous à32 %.
- Presque la moitié -15 % du PIB- résulte de nos retraites, là où nos voisins y consacrent 12 %.
- La complexité des systèmes de collecte et de liquidation, et la liste infinie des différentes aides et prestations multiplient le nombre d’intervenants. Elles génèrent des coûts de gestion évalués à presque 6 % des dépenses (317 000 salariés et 43 milliards par an !).
- L’erreur majeure aura été l’abaissement de l’âge de la retraite à taux plein à 60 ans et le développement des dispositifs de cessation d’activité pour les 55-59 ans afin de réduire le chômage.
- Enfin, l’assiette de financement reposant sur le travail, et donc sur son coût, a affaibli notre compétitivité, conduisant au développement du chômage auquel a été appliqué un traitement social toujours plus coûteux…Le parfait cercle vicieux !
- La dette sociale cumulée représente 130 milliards d’euros car, en dépit de son poids, ce système de dépense n’est pas autofinancé : il est déficitaire tous les ans, constituant un vol intergénérationnel honteux.
Mais on ne peut vivre indéfiniment à crédit ou sur le dos des générations futures.
Les responsables publics sauront-ils bien l’expliquer et prendre les mesures qui s’imposent ?
