Au fil des lectures : reçu 10/10
janvier 2018
« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)
Micro capitalisme. Francois-Xavier Oliveau, PUF 2017
S’agit-il d’une loi économique ? Bien souvent lorsqu’un livre est prêté, le bénéficiaire dit rarement merci. Pour être échangés ainsi sans autre formalisme, et alors fâchés ou vexés, bien souvent les livres prêtés ne reviennent pas… Pour partager les idées, mieux vaut donc les offrir. Merci donc à l’entrepreneur qui m’a offert le 10/10 du mois !
Voilà donc un petit paradoxe par rapport aux idées touffues, parfois un peu égarées, de l’ouvrage de François-Xavier Oliveau qui ne manque pourtant pas d’éclairages puissants sur les évolutions de l’économie moderne. En particulier sur celle qui conduit à une accélération de la rotation du capital des ménages par le développement du microcapitalisme. Chaque propriétaire d’un actif (voiture, maison, appareils domestiques, etc.) est capable de le valoriser en en vendant l’usage à un consommateur qui du coup conserve des capacités de financement pour d’autres usages ou qui peut jouir d’un service dont il était privé : Blablacar, Airbnb et ces centaines de sites de partages payants que permet Internet, sont en fait un outil d’élargissement de la prospérité par l’usage et non de réduction de celle-ci par contraction de la production. Airbnb ne condamne pas les hôtels, il permet une multiplication des voyages et de nuitées.
À partir de ces analyses sur la transformation de notre économie par la reprise de l’individualisme de la production (qui prévalait avant la révolution industrielle), l’auteur suggère de repenser notre modèle d’organisation sociale, avant que celle-ci ne craque sous les effets de cette évolution que toutes les forces de réactions ne pourront empêcher.