Il nous l'avait bien dit
décembre 2016
La France, semblable à un vaisseau sans boussole…
La période électorale qui s’est ouverte avec les primaires de la droite et du centre fait circuler beaucoup d’idées et d’éléments de programmes qui ambitionnent de redonner de la croissance à notre pays. Mais les multiples candidats qui, une fois veulent installer l’équilibre des comptes publics comme une règle d’or constitutionnelle ou (et parfois puis) s’affranchir de toute contrainte budgétaire, devraient parfois se remémorer ces quelques phrases :
« Pour suivre constamment la même route, il faut être en état d’en choisir une qui ne soit pas trop mauvaise ; sans cela on rencontre des difficultés insurmontables qu’on n’avait pu prévoir et l’on est contraint de changer de marche, même sans versatilité. C’est peut-être à cette cause qu’il faut attribuer les variations perpétuelles qui ont travaillé la France (…) depuis qu’elle s’est vue à portée d’atteindre le haut point de prospérité où l’appelaient son sol, sa position et le génie de ses habitants. Semblable à un vaisseau voguant sans boussole et sans carte, selon le caprice des vents et des vagues, ne sachant d’où il part ni où il veut arriver, elle avançait au hasard parce qu’il n’y avait point dans la Nation d’opinion arrêtée sur les causes de la prospérité publique ».
Traité d’économie politique, 1803, T1, p.30