Analyse économique
septembre 2019
19 363 euros par tête
Ce montant correspond à la dépense publique totale française rapportée au nombre d’habitants en 2017, dernière année pour laquelle les données sont totalement disponibles.
Le poids de la dépense est souvent connu en pourcentage du Produit Intérieur Brut, c’est-à-dire de la richesse économique produite durant une année.
Il nous a semblé intéressant de présenter cette dépense publique par habitant, afin de rendre plus concret ce que représentent ces 56,4% du PIB.
A titre de comparaisons, nous présentons les mêmes chiffres pour l’Allemagne. L’écart de prix entre les deux pays est assez minime (3% plus élevés en France) pour pouvoir comparer directement les données.
La dépense publique représente 43,9% du PIB allemand, soit seulement 77% du niveau français, mais si l’on rapporte au nombre d’habitants, l’écart n’est plus que de 10%. Pourquoi ? Tout simplement parce que le PIB par habitant est plus élevé en Allemagne. Produisant plus de richesses, un niveau presque équivalent de dépense publique représente une part bien moindre de la richesse produite par le pays. Si l’on veut maintenir un niveau élevé de dépense publique en absolu, il est donc préférable de produire davantage !
Comme le montre le tableau ci-dessus, la protection sociale représente le premier poste de la dépense publique, en Allemagne comme en France. L’essentiel de ces dépenses correspond aux dépenses de retraite, pas loin de 5100 euros par habitant en France contre 4400 euros par habitant en Allemagne, alors même que la population est plus âgée en Allemagne. Rapportées à la population en âge de plus de 65 ans, les dépenses liées aux retraites sont 25% supérieures en France par rapport à l’Allemagne.
Si l’on exclut les retraites, Français et Allemand dépensent à peu près autant en protection sociale, même si l’on peut trouver quelques différences : la France dépense 200 euros de plus par habitant en aides au logement, les Allemands 200 euros de plus en compensation des pertes de revenus liées aux maladies et invalidité. Viennent ensuite les dépenses de santé avec un montant à peu près similaire entre les deux pays. La politique du logement est bien un facteur spécifique français : si l’on ajoute les aides sociales aux dépenses directes dans ce domaine, la France dépense 686 euros par habitant, contre 281 en Allemagne !
Le troisième poste est celui des services publics généraux qui représente les dépenses de fonctionnement générales des administrations publiques et les intérêts. Ici avantage à la France. Les administrations publiques ne sont peut-être pas si mal gérées…
Les affaires économiques affichent un budget conséquent en France, pas loin de 2000 euros par habitant, 800 euros de plus qu’en Allemagne. La quasi-totalité de l’écart s’explique par la politique de subventions beaucoup plus développée en France : 50 Mds de subventions publiques contre 15 en Allemagne !
Dernière remarque : les dépenses d’éducation sont certes plus élevées en France qu’en Allemagne mais rapportées à la population de moins de 25 ans, elles sont en fait inférieures.
Retraites, politique du logement, maquis de subventions : trois domaines qui expliquent la plus grosse partie de l’écart de dépense publique par habitant entre la France et l’Allemagne. Ainsi, ajuster la politique du logement sur le niveau de dépenses allemand permettrait 27 Mds d’Euros d’économies, soit 1,2% du PIB. Est-il pour autant plus difficile de se loger en Allemagne qu’en France ?