Au fil des lectures : reçu 10/10
juin 2017
« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)
« NON, ce n’était pas mieux avant » Johan Norberg — Plon
Le monde n’a jamais été aussi mal ? Insécurité, pauvreté, inégalités, l’opinion courante les porte au maximum ressenti ; pourtant jamais l’humanité n’a vécu aussi bien, aussi nombreuse, aussi longtemps !
J. Norberg traite 10 thèmes qui vont de l’alimentation, à la santé, l’environnement, l’égalité, etc. et nous démontre les effets formidables et mesurables du progrès. Pour les mesurer il faut du réalisme et sortir des idées reçues et des préjugés répandus par ceux qui n’ont pas l’exigence de la connaissance ou qui vivent du ressentiment. L’optimisme n’est pas la naïveté pour autant, mais il est évident que l’âge d’or n’appartient pas au passé, mais plutôt les famines, les épidémies, les guerres et l’ignorance…
Si, dans sa préface, Matthieu Laine voit essentiellement une composante psychologique —
la nostalgie de la jeunesse — à cette perception négative et erronée du présent (et de l’avenir) en faveur du passé, il y a incontestablement aussi une composante politique : la peur entretenue et le monopole de la définition du bien collectif par l’État qui justifie les interventions sans cesse croissantes de la puissance publique dans l’ordre privé et qui refonde ainsi la légitimité de celles-ci. Tocqueville l’avait déjà bien anticipé.
Aussi, il est bon de réaliser d’où nous venons et à quoi nous devons les progrès réalisés par l’humanité ; les adeptes de la décroissance peuvent la choisir pour eux-mêmes, mais elle ne peut être un choix collectif au risque d’une régression formidable. S’alerter avec Stiglitz est sain, mais agir selon Deacon est sans doute plus utile à la poursuite du progrès de notre condition collective (voir les œuvres de ces deux « prix Nobel » d’économie).